Tra Na Rossan va rejouer le Baptême Chacaliste d'Abdellatif LAABI le samedi 5 mars à 20h30 au "108" , 108 rue de Bourgogne , à Orléans
le samedi 26 mars à 15h à l'Espace Quinière à Blois, dans le cadre du Fest'héa (sélection régionale).
ABDELLATIF LAABI
Né en 1942 à Fès, il a 14 ans à l'indépendance, en 1956. Il écrit déjà. En
1963 il participe à la création du théâtre universitaire marocain. Il est
Professeur de Français à Rabat quand ont eu lieu les massacres du 23 mars
1965 contre des enfants et des parents qui manifestent pacifiquement contre
une réforme de l'enseignement jugée injuste.
Ceci provoque son engagement politique, d'abord dans les rangs du PLS (Parti
pour la Libération et le Socialisme, ex-PC-marocain, puis à partir de 1972
comme fondateur du mouvement clandestin d'extrême gauche Ila al Amame.
En janvier 1972 il est arrêté et torturé. En 1973 il est condamné à 10 ans
de prison. Les "preuves" du complot dont on l'accuse sont les numéros de la
revue Souffles (Anfas en arabe) , qu'il a fondée en 1966 , et qui jouera un rôle
considérable dans le renouvellement culturel au Maghreb. Tahar Ben Jelloun y
a collaboré. Il est enfermé à Kenitra , où il devient le prisonnier numéro
18611.
Au bout de 8 ans et demi, en 1980, grâce à une campagne internationale en
sa faveur, il est libéré, ainsi que quelques camarades.
5 ans plus tard il quitte le Maroc pour la France et s'établit en banlieue
parisienne avec son épouse Jocelyne , ses enfants Yacine, Hind et Qods. Il
développe une œuvre qui touche tous les genres littéraires (roman, poésie,
théâtre, essai, livres pour enfants, bandes dessinées).
Docteur Honoris causa de l'Université Rennes2 en 2007, prix Robert Ganzo de
poésie en 2008, prix Goncourt de la poésie en 2009, Grand Prix de la
Francophonie de l'académie Française en 2011.
"L' œuvre vient avec son énigme . Aux interrogations de départ elle aura
répondu par d'autres interrogations . Du vaste théâtre de la tragi-comédie
humaine, elle aura saisi un chaînon invisible, éclairé une part d'ombre,
retrouvé le sésame qui ouvrira une petite porte dans la prison de l'âme . Elle
aura ramené une obole de sens toujours bonne à prendre par ces temps de
barbarie raffinée où l'homme ne peut plus faire autrement que de se reposer la
question de son identité".
"La poésie n'est pas prête à rendre les armes".